Guide Les mots-clés pour tout comprendre de la Haute Horlogerie – Part 2
Affichage rétrograde
Rétrograde est le qualificatif d’une aiguille ou tout autre indicateur qui, au bout de sa course, revient à son point de départ. Ce retour est instantané. Cet affichage est très prisé pour son côté visuel, les aiguilles rétrogrades étant infiniment plus vives sur un cadran que les aiguilles trainantes utilisées dans la plupart des garde-temps traditionnels. C’est toutefois une technique d’affichage qui génère un certain degré d’usure de ses composants et qui consomme une énergie plus importante. Elle n’est donc pas sans conséquences techniques, même légères, sur la conception du mouvement.
Réserve de marche
La réserve de marche est le temps de fonctionnement maximal du mouvement après qu’il ait été remonté intégralement. Cette notion s’applique à toute montre mécanique, qu’elle soit manuelle ou automatique. L’indicateur de réserve de marche est donc la fonction qui permet de visualiser, sur le cadran, l’autonomie restante, exprimée le plus souvent en heures ou en jours, pour le fonctionnement de la montre.
L’incontournable tourbillon
Le tourbillon est un dispositif breveté par Abraham-Louis Breguet en 1801, tout de même ! Il repose sur le constat que les composants d’une montre, et de manière plus critique son spiral, voient leur oscillation comme ‘attirée’ vers le bas par l’attraction terrestre. La marche de l’organe réglant est donc altérée, qui plus est de manière inégale lorsque la montre est positionnée de manière verticale.
Pour résoudre ce problème, Breguet a donc inventé un système de cage dans lequel l’échappement et la régulation (balancier / spiral) sont enfermés et mis en rotation dans toutes les positions, en permanence autour d’un axe. Ainsi, le centre de gravité du système balancier-spiral se recentre sur l’axe de rotation, compensant ainsi les effets néfastes d’une oscillation purement statique. Breguet a donc conçu ce système pour ‘brasser’ toutes les positions verticales et, au final, aboutir à une moyenne satisfaisante. Ainsi, contrairement à une idée reçue, le tourbillon n’a pas vocation à annuler les effets de la gravité mais à les compenser.
Le fameux « QP »
Le quantième est la notion qui signifie qu’une montre est capable d’indiquer un élément calendaire (jour, mois, année, par exemple) en plus de l’heure.
Le qualificatif « perpétuel » signifie que cette montre est capable d’enchainer, sans erreur, les mois de 28, 29,30 et 31 jours, en tenant donc compte des années bissextiles. La classe !
Phases de Lune
L’indication de la phase de Lune est la complication qui indique, de manière visuelle, les différents cycles de Lune. Ces cycles composent la lunaison. Elle est divisée en quatre temps : nouvelle Lune, premier quartier, pleine Lune et dernier quartier. Ces quartiers et cette pleine Lune correspondent aux portions de Lune éclairées par le Soleil et donc visibles depuis la Terre.
Le cycle de la Lune dure 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,8 secondes, soit environ 29 jours et demi. Pour simplifier, de nombreux mouvements prennent pour base un disque sur lequel figurent deux lunes et qui fait un tour complet en 59 jours. Cela revient approximativement au même mais évite la douloureuse transposition mécanique d’un cycle aussi précis que 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,8 secondes. Cela dit, cette facilité implique nécessairement une légère variation mensuelle laquelle, les mois passant, s’amplifie. Ainsi, il apparaît un jour de décalage… nous vous laissons faire le calcul… au bout de 2 ans, 7 mois et 20 jours.
Étanchéité
De la manière la plus simple, une montre étanche est une montre qui ne laisse passer en son sein ni liquide ni poussière. L’étanchéité ne mesure pas l’imperméabilité de la montre à un liquide, mais sa capacité de résistance à la pression qu’il exerce sur elle. C’est la raison pour laquelle l’indice de résistance d’une montre étanche est un indice de mesure de pression : le bar. On utilise aussi la notion d’atmosphère. Elles sont équivalentes : 1 bar = 1 atmosphère = 1 kg/force/cm². En l’absence d’un nombre de bar indiqué sur la montre, il est préférable de ne jamais la mouiller, au risque de faire pénétrer le liquide au sein même du mouvement.
Schématiquement, les montres étanches simples garantissent au minimum une résistance de 10 M / 1 ATM (pluie, transpiration), le standard étant une résistance à 30 M / 3 ATM (vie quotidienne, mais ni douche ni plongée). Au-delà, une montre garantie à 50 M / 5 ATM permet douche, mais pas plongée, avec rinçage préconisé, tandis que les pièces garanties à 100 M / 10 ATM sont dédiées à la plongée apnée, mais avec rinçage toujours préconisé. A partir de 200 M / 20 ATM, la montre est réputée pouvoir être utilisée dans un contexte de plongée professionnelle.
Avec cette deuxième partie, vous savez presque tout sur les bases de l’horlogerie. Il n’y a plus qu’à réviser !