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Watchdreamer est dans le 24Heures

"Horlogerie: Sortir plusieurs milliers de francs pour une montre est un luxe souvent inaccessible. Un site entend démocratiser la haute horlogerie."

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L’horlogerie se démocratise, et même les produits de prix trouvent acquéreur en ligne. Mais pour la plupart des gens, arborer au poignet la montre depuis longtemps convoitée ne dépasse pas le stade du rêve. Afin d’apporter un «segment de clientèle neuf à la branche», Nicolas Hildenbrand, 37 ans, a mis sur pied un portail qui propose une formule inédite en Suisse: le crédit.

Le principe est très simple: il suffit de choisir son modèle sur le site Watchdreamer, puis, de choisir entre le paiement direct une fois l’achat mis dans le panier, comme c’est l’usage, ou le règlement échelonné.

Un calculateur intégré facilite la démarche. Une fois déduit le 10% de la valeur à payer directement, le solde s’affiche et se traduit automatiquement en montant mensuel. Libre à chacun de choisir le nombre de mensualités, de 6 à 120. Ou de mettre plus que 10% au départ. Dans un second temps l’acheteur remplit en ligne sa demande de crédit, en indiquant ses coordonnées, son salaire annuel et en certifiant qu’il n’a ni dettes, ni saisies en cours.

«Notre partenaire, Creditum, troisième société de crédit en Suisse, reçoit le formulaire, et demande des pdf des trois derniers mois de salaires, ainsi que d’une pièce d’identité, puis se charge des vérifications». La réponse arrive dans les vingt-quatre heures. Si elle est favorable, il ne reste plus qu’à verser l’acompte par carte de crédit ou virement bancaire.

Un choix de 800 montres

Environ 800 montres sont présentes sur la plateforme, de toutes les marques, de Breitling à Breguet, en passant par Ulysse Nardin, Hublot, Rolex Tudor, Patek Philippe, Audemars Piguet ou Omega. Le 85% de l’offre est constitué de montres neuves, «garanties prix catalogue retail», souligne Nicolas Hildenbrand. La solution de «leasing» vaut pour les modèles à partir de 3300 fr., jusqu’aux plus chers, actuellement une Franck Müller à 125 000 francs. «Le crédit pour des montres peut intéresser beaucoup de monde, poursuit-il, et pas seulement pour des pièces de 30 000, 50 000 ou 80 000 francs. Pour tout un chacun, sortir 5000 fr. d’un coup, c’est déjà considérable, et souvent impossible».

Acheteurs hésitants dans les boutiques

Pour l’heure, deux détaillants, et un marchand de Genève qui propose des montres de collection (les 15% restants de l’offre de Watchdreamer) ont joué le jeu. D’autres ont refusé, ou attendent de voir comment se développe ce modèle d’affaires.

Les partenaires partagent toutefois la même analyse: près des deux tiers des ventes potentielles dans leurs boutiques ne se font pas, car la somme à lâcher d’un coup est trop importante. L’un d’eux à même consenti, parfois, à octroyer un prêt à un acheteur, en passant par une banque. Mais à chacun son métier. «L’un d’eux m’a confié que son site recevait 1000 visiteurs par jour, qu’il recevait environ 200 demandes, mais que 60% à 70% des gens n’ont pas les liquidités nécessaires pour acheter la montre de leur choix».

Pas de dumping

L’offre de Watchdreamer comble ainsi un vide en Suisse. Des sites de ce genre existent depuis peu aux États-Unis notamment, et marchent bien. Attention à ne pas confondre avec des plateformes de vente de montres de seconde main, ou de déstockage, avertit Nicolas Hildenbrand: «Mon intention n’est pas de faire du dumping et de court-circuiter les détaillants et les marques».

Nicolas Hildenbrand se donne entre trois et six mois pour voir si la formule séduit. «Je réalise enfin mon rêve, vendre des montres, ce que je faisais depuis longtemps, mais au coup par coup, en marge de mes activités professionnelles», sourit celui qui a travaillé dans le passé dans le courtage immobilier, le négoce de matières premières et l’importation de vin.

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