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La montre de mes rêves pour 224 francs par mois

Watchdreamer propose à la vente en ligne plus 1600 montres. Son secret: un leasing pouvant s’échelonner sur 48 mensualités.

L’idée a émergé face à la télévision. Ce soir-là, Nicolas Hildenbrand regarde l’émission «Capital», sur M6. Nous sommes en 2014. Un Français a créé une société de financement et leasing de montres de luxe en ligne, Lease a Watch. «J’ai trouvé ça génial, confie notre téléspectateur. Le leasing s’est énormément démocratisé à travers le marché automobile. Aujourd’hui, près de 80% des voitures en Suisse sont achetées par ce biais. Je voulais créer une solution similaire pour l’horlogerie.» Le voilà donc en quête du meilleur concept. Il s’appellera Watchdreamer.

Mais dans un premier temps, les banques ne veulent pas suivre. «À l’époque, je voulais acheter les montres et je n’avais pas les moyens de développer une plateforme ni d’engager du monde.» Pour ses montres en leasing, l’entrepreneur imagine alors un crédit à la consommation traditionnel. Ce qui oblige à demander moult justificatifs de solvabilité au consommateur, lequel devrait attendre quatorze jours pour obtenir son prêt. Trop long. Trop compliqué. Surtout lorsque l’on navigue sur la Toile…

En pleine ascension

Aujourd’hui, Watchdreamer, finalement créé en 2018 à Pully, affiche 17 millions de francs de chiffre d’affaires. «Nous sommes devenus l’un des trois plus gros détaillants officiels suisses de montres, online et offline confondus, se félicite Nicolas Hildenbrand. En 2022, nous avons vendu plus de 3000 pièces, ce qui est énorme pour des montres respectant les prix publics recommandés par les marques. Nous avons multiplié par quatre notre chiffre d’affaires entre 2019 et 2022. Sur janvier 2023, nous sommes déjà à plus de 50% par rapport à janvier 2021 et nous pensons dépasser les 20 millions de francs d’ici à la fin de l’année.» Un bel envol pour une entreprise qui durant ses trois premières années, a tourné à perte.

Son secret? Donner la possibilité à tout un chacun de s’offrir la montre de ses rêves. Car ici, on paie en plusieurs mensualités, 48 au maximum. Et ce, avec un prêt à taux zéro. Pour 224 francs par mois, on peut donc acquérir une Rolex Submariner d’une valeur de 14’900 francs, garantie deux ans. Le prix moyen des modèles proposés est de 4500 francs, mais cela peut aller bien plus haut. Sur Watchdreamer, on en trouve plus de 1600, neufs en grande majorité. 80% des transactions sont réalisées sur mobile. Il suffit de quelques clics et la montre est généralement livrée en cinq jours ouvrables. Une fois l’achat concrétisé, le client dispose de dix jours pour retourner gratuitement la montre. Seule condition à tout cela: résider en Suisse, en Allemagne ou aux États-Unis.

Exit la paperasse

«Je me suis basé sur le credit scoring, un concept venu des États-Unis, confie notre interlocuteur.  En travaillant avec l’un de ces organismes suisses qui enregistrent les habitudes de paiement des consommateurs et permettent ainsi de savoir qui sont les bons ou les mauvais payeurs, nous sommes en mesure de donner une réponse immédiate aux demandes de prêt, sans avoir besoin d’une pièce d’identité ou de justificatifs de solvabilité. Les manufactures et les détaillants nous gardent à disposition des montres, que nous ne commandons jamais avant qu’elles ne soient vendues.» De fait, pas de stocks chez Watchdreamer. Et peu de prise de risque. C’est leur partenaire financier qui leur avance les frais pour l’achat des montres.

D’aucuns pourraient penser que la plateforme concurrence les détaillants physiques. Mais en vérité, il s’agit plutôt d’une solution complémentaire. Tout le monde ne peut pas pousser la porte d’une boutique et sortir 7000 francs d’un coup. «Et ça, les marques l’ont bien compris. Nous en représentons une trentaine», conclut Nicolas Hildenbrand.

 

Publié à la Tribune de Genève par Sylvie Lefebvre-Guerreiro